Saturday, July 4, 2009

Affaire "Pétrole contre nourriture" (suite)

Gilles Munier autorisé à se rendre à l’étranger

Bonne nouvelle pour le Rennais Gilles Munier, secrétaire général des Amitiés franco-irakiennes : il va pouvoir donner une suite aux « Espions de l’or noir », ouvrage qu’il a publié en avril dernier et qui rencontre un certain succès. En effet, mi- juin, après un entretien avec son avocat Jacques Vergès, la juge Xavière Siméoni a décidé de lui rendre son passeport et de lever l’interdiction qui lui était faite, depuis 4 ans, de voyager à l’étranger… y compris dans l’espace Schengen.

Mis en examen en 2005 dans l’affaire « Pétrole contre nourriture », astreint au versement d’une caution de 50 000 euros, par le juge Philippe Courroye pour non-respect de la résolution de l’ONU mettant l’Irak sous embargo, il n’avait plus d’autre moyen de subsistance que sa plume, et le salaire de son épouse. Ses demandes, réitérées, de recouvrer sa liberté de circulation avaient toutes été refusées, l’obligeant à abandonner deux projets de livres sur les questions de Proche-Orient – et les avances sur droits d'auteur prévues – et à annuler un reportage en Afrique du Sud pour le magazine Afrique Asie auquel il collabore. « Difficile de vivre dans ces conditions », dit Gilles Munier, « et d’autant plus quand on s’aperçoit que les personnes impliquées dans cette affaire voyagent, elles, sans difficulté ». C’est le cas, précise-t-il sans acrimonie, « du patron de Total, qui est allé en Angola et en Syrie avec Nicolas Sarkozy, et qui a même été reçu à Bagdad par Nouri al-Maliki, Premier ministre irakien ».

Alors, il a adressé au Procureur de la République de Paris son dernier livre - qui brosse le portrait d’espions occidentaux envoyés dans le Caucase et au Proche-Orient de l’époque napoléonienne aux lendemains de la Seconde guerre mondiale -, et une demande de restitution de son passeport pour lui permettre d’enquêter sur le jeu des grandes puissances en Méditerranée ces soixante dernières années. Bien lui en a pris. Cette fois, les arguments avancés par Maître Vergès ont été entendus. A 64 ans, c’est peut être pour Gilles Munier le début d’une nouvelle carrière !

paru dans 7 JOURS - hebdomadaire - Rennes – 4/7/09

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